Oui, je ne serai jamais coureur élite!?

L’idée ici est de s’interroger sur tous ces conseils qu’on peut lire, entendre ou voir sur Internet sur ce qu’il faut faire ou pas pour être un coureur parfait. Mon idée est qu’on est et restera des coureurs du Dimanche avec des besoins et des capacités à des années lumières des élites. Alors pourquoi devrait-on faire d’emblée comme eux ??

J’ai commencé à courir en 2019 à 46 ans. D’abord pour utiliser ma montre et ensuite par plaisir. Je maintiens ma santé et je cherche à m’améliorer sur mes temps afin de me qualifier pour Boston. C’est mon objectif. Et si j’y arrive, je viserai New-York. Vous le comprenez, j’ai des carottes!

Je cours essentiellement des Marathons au rythme de deux ou trois courses par an, au printemps et à l’automne. En fin d’année, après ma saison, je cours un 5k ou 10km pour me « détendre », sans plus de préparation, sur la lancée de mon entrainement marathon, histoire d’entamer les 2 à 3 semaines de coupure sans aucune envie de courir! Ensuite, c’est la course l’hiver dans la noirceur, le froid et les glissades (je vis à Montréal)! Cependant, même si ce n’est pas toujours du plaisir (surtout en octobre-novembre lorsque les jours sont courts), c’est essentiel pour bien entamer la saison suivante.

Mes entrainements sont basés sur ce que j’ai pu voir, écouter ou lire sur Internet, mais surtout sur ce que je ressens. « Comme tout le monde », j’augmente la charge de 10% en temps ou kilomètre, je décharge au 4 semaines, je fais des pentes et je fais des Intervals long, court, moyen… et je fais un affutage de 2 semaines en bouffant des pâtes et de la pizza. Bref, je fais pareil que les champions (mais pas mal moins bien qu’eux!).

Je « progresse » depuis ces 4 années soit en temps (PB de 3h46 à Montréal en Septembre 2022 et Paris en Avril 2023, 3h43 à Laval en Juin 2023 et enfin 3h33 à Montréal en Septembre 2023), soit en forme (la fin de marathon est de plus en plus moins difficile!).

Dans tout ça, je me demande si toute cette artillerie est bien nécessaire pour un gars comme moi, dont le berceau n’a pas été touché par les dieux du stade (voir Connecté depuis la naissance)! À entendre les entraineurs/coureurs sur Internet, j’ai l’impression qu’il y a plusieurs chemins pour atteindre sa performance. Certains poussent sur le volume, d’autres ne jure que par l’amélioration de la VMA ou du seuil. On entend aussi les adeptes du cardio bas… Bref, pour progresser il faudrait faire tout et son contraire ? Et puis, est-ce que l’entrainement qui fait le succès de Kichogé est bien adapté à Monsieur Tout Le Monde ? C’est un peu trop non ?

Ce qui est clair, c’est que d’année en année ma condition s’améliore. Courir est de plus en plus facile car la récupération est plus rapide. En fait, la récupération n’est pas plus rapide mais mon corps encaisse mieux les efforts.

Pour ce qui est de manger des pâtes et pizza avant la course pour se charger en glucide, je pense que c’est beau pour les athlétes hyper compétitif. Pour un gars comme moi, pas sûr que j’aille puiser dans ce stock ou même qu’il existe!

Augmentation de la charge

En 2023, j’arrive à enchainer des semaines au dessus de 100km. Cela semble payer sur l’endurance, c’est à dire à tenir une allure pendant un certain temps. Récemment, j’ai pu enchainer un 10km (45min – 4’30 » du km) et un 36km (3h – environ 5’06 » du km) back à back! La charge d’entraînement me semble être responsable de ça.

Allure lente et footing lent (voir ici)

J’ai l’impression que ma foulée est meilleure. J’arrive à plus de vitesse pour autant de cardio. C’est une belle découverte. J’aime et c’est difficile de courir lentement!

3 semaines d’affutage

Pas certain de l’affaire pour un gars comme moi surtout pour aller chercher 3% de perf!!. J’ai réduit sur le dernier marathon à 10 jours avec une semaine 14 encore bien chargée mais une longue plus courte.

Le régime pâte

Ça doit être intéressant pour l’élite mais pour un gars comme moi de 72kg avec du stock de lipide à vendre, je pense que les gels et l’eau pendant la course seront suffisant!!

Les chaussures

J’ai commencé avec des Cumulus d’Asics. Après 3 ans, le modèle me convient de moins en moins. Surtout depuis le modèle 25 qui a pris un volume impressionnant bien que le poids se soit réduit et qui sont plus molles que les modèles précédents. Pour mes courses, je trouve qu’elle manque de tonus. Donc récemment, je suis passé sur les Launch de Brooks pour les entrainements (Semelle ferme et pas de fioritures) et les Hyperion Tempo pour les courses ou les longues. Ces dernières sont très légère et répondent bien à la foulée. Les cumulus finissent leur vie sur les footings et pour les séances de repos…

Pour ce qui est des plaques carbones, un coureur du talon comme moi n’a pas d’argent à mettre dans des chaussures qui mettent la gomme sur l’avant du pied et qui ne tiennent que 300km si tout va bien. Je me plains actuellement que les fabricants courent après le poids des chaussures et n’ont comme solution que de réduire la semelle (voir Usure « prématurée » des semelles et Monsieur Attaque Du Talon veut des chaussures qui durent!). De plus en plus, il n’y a plus de gomme sur le talon… C’est clairement une astuce pour qu’on achète des chaussures encore plus fréquemment. La cumulus 26 n’a plus de semelle abrasive, il n’y a qu’une seule gomme! Pour ma part, je fais un peu moins de 4000 km par an, alors ce sont pas loin de 4 paires par an! C’est donc non. Mais quel poids a-t-on si tous les fabriquants ont la même orientation ?

Temps d’entraînement

L’élite a pour boulot de s’entrainer et de récupérer. Le coureur du Dimanche fait la même chose mais doit aller au boulot ! Il est évident que le coureur du Dimanche ne pourra pas monter son volume / temps à des niveaux comparables à l’élite.

Synthèse

Je ne pense pas qu’il y ait une recette commune. La course est une longue progression qui d’année en année nous amène plus loin. Si pour l’élite ou un coureur performant, il est important de s’arrêter sur les détails qui feront la différence pour être au sommet mondial toutes catégories, pour un coureur du Dimanche ce n’est pas la peine sauf si vous en avez envie et que vous êtes rendu à ce niveau de détail!

Courrez pauvre fou!

Note: Depuis fin 2024, je me fais coaché afin d’aller vers plus de structure (voir Nouvelle étape: Progresser avec un coach)

A suivre…