Nous vivons une époque compliquée. Le coût environnemental de nos activités est connu mais toujours ignorés dans l’économie et l’acceptation sociale est de plus en plus faible pour ce qui pourrait être futile: un voyage d’une semaine à l’autre bout du monde, le tourisme de masse ou un aller retour transatlantique pour aller courir…
La course à pied n’échappe pas à se pointage du doigt comme le montre ce message:
Il y aurait énormément de chose à disserter avec ce message.
Le message reproche à un coureur d’être la source des malheurs des réfugiés climatiques en voyageant pour ses courses et de se donner bonne conscience en faisant un don compensatoire pour réparer les dégâts climatiques. Dans cette veine, on pourrait également écrire la même chose à quelqu’un qui, comme moi, traverse l’atlantique pour aller voir la famille et courir et rachète sa conscience en compensant le bilan carbone…
Ce message est très dur mais traduit une préoccupation forte, voire une tendance (https://ici.radio-canada.ca/info/videos/1-8134867/faut-il-renoncer-a-prendre-avion-pour-sauver-planete). Cependant, rien n’empêche à date, un individu de voyager comme bon lui semble.
Donc où trace-t-on la limite de ce qui est acceptable de ce qui ne l’ai pas si les lois, l’économie et l’opinion populaire divergent ? On ne répondra pas à cette question ici, vous vous en doutez.
Demande-t-on ici l’arrêt des compétitions de haut niveau ? Le concept de compétition nécessite que les athlètes se retrouvent en un même lieu pour pouvoir se comparer en s’émulant. C’est un ressort essentiel. Ne plus se déplacer consiste donc à renoncer aux compétitions directes. Alors comment comparer une performance sportive ? Ce ne serait plus possible et le sport célébrerait des champions locaux et non plus mondiaux ou nationaux.
Pour des coureurs du Dimanche comme moi, je pense que la question des déplacements impactant pour le climat se pose sérieusement de nos jours car la compétition n’est pas la raison du déplacement. Il s’agit plus de tourisme pour notre propre plaisirs. Il me semble qu’on peut s’en passer ou tout du moins réduire notre impact.
Un élite n’est pas un athlète du Dimanche. Donc si il y avait une hiérarchie de ceux qui peuvent polluer des autres, ces athlètes auraient un ticket!
Pour aller plus loin, on peut emmener sur la table le coût environnemental des équipements (vêtements, chaussures…) et des voyages de préparation (stage en altitude…). Il y a du côté de l’équipement, un travail économique à faire. On fait face à une industrie qui ne semble pas travailler sur la durabilité et Monsieur Attaque Du Talon veut des chaussures qui durent! est trop friand de marketing. Pour ce qui est des stages en altitude, je considère que pour les non élites c’est du tourisme : on pourrait s’en passer certainement.
Au final, les coûts de nos pollutions ne sont pas inclus dans le prix des biens que nous consommons (déplacement, bien de consommation….) et cela crée des irritants. Cependant, je reste sceptique sur la compensation. Oui, avec le cout de cette compensation, on finance des projets mais je doute que cela participe à la réduction de la pollution puisque qu’on ne fait que compenser théoriquement le mal qu’on a fait.
La solution ultime est de réduire toute pollution inutile. Reste à s’accorder sur ce qui est inutile ! La réflexion est en marche et cela devrait prendre du temps, pourvu qu’on en ait encore…
Commentaire sur “La course et le climat”