Compensation carbone

Le voyage en avion génère du CO2. Je me demande donc comment réduire mon empreinte lorsque je souhaite me déplacer pour mes activités sportives.

Le sujet est complexe et les options actuelles sont un peu nuageuse.

Greenpeace indique: « La compensation carbone est censée permettre de compenser les émissions dites “irréductibles” des entreprises polluantes, c’est-à-dire des émissions qui sont soi-disant impossibles à réduire. Elle se traduit concrètement par un mécanisme qui permet à une entreprise (ou un particulier, un État, etc.) d’acheter des “crédits carbone”. Pour ce faire, elle doit financer un projet qui réduit ou séquestre des émissions de gaz à effet de serre (GES), par exemple des plantations d’arbres. En échange du financement de ce projet, l’entreprise acquiert ce qu’on appelle des “crédits carbone”. »

La problématique

Je voyage pour aller faire un marathon en Europe. Évidemment, je pourrai rester au Québec et courir localement. Cependant, pour l’instant, il n’est pas interdit de voyager et, si ça diminue le cas de conscience, je retourne voir ma famille en même temps. Donc, le problème demeure: je voyage.

Je choisi l’avion pour des raisons de temps et de confort. Je n’ai pas opté comme Greta Thunberg pour le bateau à voile pour une traversée de 15 jours (aller)!

Comment compenser l’émission ?

Bourse carbone:

Elle met en relation des pollueurs et des non-pollueurs pour équilibrer les émissions et les séquestrations. Il s’agit donc d’acheter un crédit pour compenser son émission. Cette solution a pour mérite de mettre un prix sur le carbone émis. En tant que particulier, je n’ai pas accès à cette bourse. Aussi, je me demande comment est calculé le crédit (à creuser)? Un projet doit avoir un capital de crédit carbone. Il peut « donner » un de ces crédits à un investisseur. Le prix de ce crédit fluctue en fonction de la demande: c’est le principe de la cotation en bourse. Les variations doivent se faire par le jeu de la demande et de l’offre. Aussi, on peut imaginer que le capital crédit peut être variant (feux de forêt, perte d’un équipement…)

Mécénat pour des projets:

Vous pouvez financer une variété de projets à retombées climatiques positives tels que :

Des organismes à but non lucratif offre la possibilité de financer des projets permettant de limiter les émissions de carbone. Par exemple (je n’ai aucun lien avec cet organisme), selon Planetair:

« Lorsque vous contribuez à Planetair, vous « investissez » dans des portefeuilles de compensation carbone de la plus haute qualité, composés exclusivement de projets certifiés Gold Standard. Ces projets sont les meilleurs disponibles, garantissant que votre contribution se traduit par des bénéfices réels et concrets pour le climat, l’environnement et les communautés locales.

  • Des projets d’efficacité énergétique
  • Des projets d’énergie renouvelable
  • Des projets de gestion des déchets et de l’eau
  • Des initiatives communautaires« 

Donc, en compensant par ces organismes, je n’investis pas, je finance un projet qui à pour vocation à générer un crédit carbone. Cela ressemble à une contribution ou un don me permettant d’avoir bonne conscience pour l’émission de CO2 que j’ai créé. Ces projets ensuite contribuent à l’économie sans que j’en sois actionnaire ou propriétaire. En gros, je suis mécène.

Comment avoir le beurre et l’argent du beurre ?

Investissement:

Les points précédent consiste à compenser son CO2. L’argent est dépensé pour compenser. Je me demande si il est possible d’investir pour compenser son carbone tout en étant propriétaire du projet permettant cette réalisation ?

Il existe des ETF (Exchange Traded Fund) permettant d’investir dans le marché du carbone. Pour plus d’information voir: https://lautorite.qc.ca/grand-public/investissements/huit-questions-et-reponses-a-se-poser-sur-les-credits-carbone-et-dautres-concepts-lies. Cependant, rien ne permet de définir en quoi l’investissement sur cet ETF donne droit à une compensation. Ce n’est donc pas une solution à mon sens pour compenser. C’est simplement jouer sur les variations du prix du carbone…

Financer des projets de captations: Planter des arbres ? Pareil, oui, on investit dans un outil de production permettant de réduire les émissions mais l’investissement ne peut pas être simplement associé à une compensation. Un arbre absorbe 25 kg par an. Donc un AR Paris / Montréal rejette 2.000 kg pour simplifier. Donc il faut 80 arbres par passager pour compenser le voyage sur l’année (https://ecotree.green/combien-de-co2-absorbe-un-arbre). Avec les arbres, le CO2 est capté le temps de vie de l’arbre…Est-ce qu’on refile la facture à nos enfants quand l’arbre sera mort ?

D’après Greenpeace: Plantation d’arbre, reforestation, aforestation… autant de projets souvent mis en exergue pour réduire ou séquestrer le carbone. Pourtant, cet instrument phare de la compensation carbone est largement discutable. D’abord car il y a un décalage temporel incompressible entre le moment où la pollution est effectuée et le temps nécessaire à compenser cette pollution via la croissance d’un arbre. Une tonne de CO2 émise en 2023 ne serait “compensée” par la plantation de nouveaux arbres que  des décennies plus tard, dans le meilleur des cas, c’est-à-dire le temps que les arbres nouvellement plantés captent le carbone au fil de leur croissance. A condition que les arbres ne meurent pas prématurément (lors d’incendies par exemple) et donc qu’ils parviennent bien à capter le carbone comme initialement projeté.

Compensation par des gestes

L’idée est de réduire son empreinte actuelle pour compenser. Le truc est que cela prend du temps et que c’est une arme à un coup! On arrête la voiture qu’une fois et il est nécessaire de constamment réduire son empreinte pas d’arrivée à une somme nulle. Voir: https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2025/03/17/vous-voulez-compenser-votre-vol-en-avion-par-des-ecogestes-voici-combien-de-temps-cela-vous-prendra_6204046_4355771.html

Synthèse

Il n’y a pas de solution parfaite. La solution parfaite est de changer les choses en n’émettant plus de CO2.

A l’heure actuelle, la bourse carbone ou le mécénat de projet permettent de compenser. Mais avec l’arrivée de gouvernement sceptique sur tout, la compensation a du plomb dans l’aile.

Donc il faut déterminer si on peut réduire ses émissions à son niveau et si non, se contenter de solution imparfaite mais qui vont dans le bon sens du développement avant l’inévitable grande catastrophe.

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